Qu'avez-vous peur de dire ?
Qu'avez-vous peur de dire ?
C’est la question qui vient avec l'archetype de La Justice, aujourd’hui.
Cette question me ramène au moment où j’ai commencé la pratique des « pages du matin » en 2007. Une technique que j’avais vu partagée par une coach creative, québécoise. En suivant cette piste, j’ai découvert Julia Cameron la créatrice de la méthode, qui a été et est toujours une inspiration dans ma vie.
Sa technique consiste à écrire trois pages format A4, idéalement le plus tot possible après le réveil. Il s'agit de « simplement » suivre le flux de notre conscience et écrire tout ce qui nous passe par la tête, de la façon dont ça nous passe par la tête. Ce qui veut dire passer du coq à l’âne, changer de sujet en cours de phrase, répéter encore et encore la même chose… En ne s’inquiétant ni de grammaire, ni d’orthographe, ni de ponctuation.
L’intention étant de découvrir nos pensées les plus intimes et d’apprendre à ne pas se laisser censurer par notre critique intérieur.
Vous remarquerez que j’ai mis simplement entre guillemets, car bien que ce soit simple c'est loin d'être toujours facile.
Il m'a fallu quelques temps avant de m'autoriser à passer à la pratique. Et quand je m’y suis mise, j’ai réalisé qu’étrangement il y a avait des choses que je craignais de dire même à mon cahier!
Ça m’a surprise et interrogée… Quels étaient les risques de l’écrire noir sur blanc?
J'ai réalisé alors que l’écrire signifiait oser le penser clairement, me l’approprier.
C’est aussi pour moi l’un des cadeaux de l’écriture. Elle nous permet de prendre conscience de ce que nous pensons en nous obligeant à le formuler. Tant que cela reste dans notre tête, ça reste vague. Mais des qu’il faut l’exprimer, que ce soit oralement ou par écrit, cela demande de s’écouter en profondeur pour découvrir, parfois avec stupeur, ce que nous pensons vraiment.
Qu’est-ce qu’écrire, vraiment? C’est essayer de mieux prendre conscience de la réalité de notre vie. ~ Ted Hughes
La Justice nous invite à cet examen de conscience, fermer les yeux et prendre conscience de ce qui nous habite. Qu’avons nous peur de dire à d'autres et à nous mêmes...?
C’est généralement quelque chose qui une fois exprimée nous portera à agir, et nous fera forcement sortir de notre zone de confort, si nous décidons effectivement d’agir.
La balance de la Justice nous rappelle aussi qu’il y a « du plus et du moins » en toute chose. Il s’agit donc de prendre conscience de quel côté la balance pèse le plus lourd, affronter sa peur ou maintenir le status quo.
Et puis vint le jour, où le risque de rester coincé dans un bourgeon fut plus douloureux que prendre le risque d'éclore... ~Anaïs Nin
Il ne s’agit surtout pas de se juger, mais de garder à l’esprit que laisser la peur nous guider, c’est aussi l’assurance de voir notre vie devenir de plus en plus petite.
En l’écoutant nous nous fermons des portes et des opportunités de nous épanouir. Et ces domaines où nous avons peur de nous aventurer sont les plus riches en nouvelles perspectives et possibilités.
Christel
Photo de Kelly Sikkema
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